Comité éveil des crèches Pim Pam Pomme
La mise en place d’un Comité Eveil
Afin de mettre en œuvre le projet pédagogique au sein de nos crèches et de s’assurer que nos différents projets soient concordants avec les besoins des jeunes enfants, Pim Pam Pomme a fait le choix de créer un « Comité Éveil » en 2018.
Ce comité se réunit deux fois par an et est composé des deux fondateurs, de la coordinatrice pédagogique, de la psychologue intervenant sur nos crèches (Marie-Pierre DUBOIS) et de trois intervenants extérieurs dont le parcours et la formation viennent enrichir tout ce travail de réflexion.
En effet, Patrick GENVRESSE, pédopsychiatre, Jean-Claude MEURISSE, psychiatre et musicien, et Hervé PLATEL, professeur en neuropsychologie, se mobilisent à chaque rencontre du Comité Éveil et nous apportent un vrai regard d’expertise sur la mise en place de nos « projets phares » auprès des enfants. Ils nous conseillent et nous orientent pour que ces projets soient vraiment en corrélation avec les étapes de développement du jeune enfant.
Au cours de ces rencontres, le Comité Éveil évalue notamment l’intérêt des différents projets pour les jeunes enfants ainsi que leur mise en place au quotidien par nos équipes de professionnels petite enfance. La communication faite aux familles ainsi que leur implication autour de ces différents projets font également partie de nos temps d’échanges. En effet, il nous semble primordial de travailler en collaboration avec les parents, toujours dans l’intérêt de l’enfant, et dans l’objectif d’assurer une certaine continuité éducative entre la crèche et la maison.
Les audits : Un engagement qualité
Tous les deux ans, un audit est réalisé au sein de chaque crèche dans le but de maintenir la qualité d’accueil des jeunes enfants et de toujours chercher à la faire évoluer, en tenant notamment compte des dernières études réalisées autour du développement du jeune enfant.
Pour réaliser ces audits, le Comité Éveil a mis en place un système de cotations qui nous permet alors de délivrer, en conséquence, un label à chaque crèche selon trois niveaux établis : Bronze (Initié), Argent (Impliqué) et Or (Accompli).
Patrick GENVRESSE
Pédopsychiatre des hôpitaux
Directeur médical de la Maison des Adolescents du Calvados Enfant, j’ai été d’emblée fasciné par ce « tambour » qui moisissait dans un recoin du grenier. Lorsque je tapais dessus avec un bout de bois, le grésillement qui persistait après le coup m’électrisait. Je ne comprenais pas le sens de cette sorte de grille métallique rouillée tendue sur la peau de dessous.
Mon père, auprès duquel je m’en étais enquis, me confia doctement qu’il ne s’agissait pas d’un tambour mais d’une caisse claire, élément central d’une batterie. Il rajouta, énigmatique, qu’il avait joué un peu de batterie quand « il était jeune ». Un objet de curiosité palpitante, une piste identificatoire paternelle, il n’en fallait pas plus pour m’indiquer une pseudo-identité différenciante : Je serai batteur…
Jean-Claude MEURISSE
Musicien et pédopsychiatre
J’ai rejoint le comité d’éveil de Pim Pam Pomme immédiatement séduit par le projet de cette crèche et par l’histoire de sa construction, l’histoire de la complicité de 2 amis en quête de changement, d’innovation, de liberté. Comment accompagner des parents, des enfants, des bébés sans ce sens des responsabilités et sans ce gout du changement ?
Et puis la musique bien sûr ! Dans ma propre vie, elle est passée devant presque tout.
La musique intuitive, la musique théorique, la musique exigeante, source de travail, de dépassement, la musique immédiate, vibratoire, émotionnelle, lien et lieu de partage…
Marie-Pierre DUBOIS
Psychologue
En tant que psychologue, travaillant au sein de chaque crèche Pim Pam Pomme, j’ai été conviée à rejoindre le Comité Éveil.
Cela fait sens pour moi, car je pratique le chant et j’en connais les bienfaits.
Sur le plan psychologique, le chant contribue à contenir psychiquement le bébé et le jeune enfant, tant sur le plan individuel (avec les berceuses), que sur le plan collectif. Il s’agit d’interactions universelles, dans la tradition orale, où les échanges se font tant sur le plan corporel que psychique, constituant des instants précieux, où l’enfant et l’adulte partagent un moment unique et privilégié. Cela participe également à une imprégnation langagière, faisant sens puisqu’inscrite dans une relation. Cette médiation contribue à imprégner l’enfant d’un bain de langage, vecteur de communication et facilitateur de l’expression des ressentis…
Hervé PLATEL
Professeur en neuropsychologie
Dans mon unité de recherche, nous étudions comment la mémoire se développe et la manière de lutter contre les maladies de la mémoire. Plus spécifiquement, nous montrons que la musique (sa pratique ou son écoute) est une activité stimulante pour la mémoire et produit des effets de neuroplasticités tout à fait remarquables. La neuroplasticité concerne à la fois comment une pratique répétée peut changer la manière dont le cerveau fonctionne (neuroplasticité fonctionnelle), déjà largement étudiée dès le milieu des années 1990, mais aussi comment ces heures d’entrainements modifient la configuration et la structure même du cerveau (neuroplasticité structurale), qui est étudiée depuis le début des années 2000 et la découverte concomitante chez l’animal et l’homme de l’existence de phénomènes de neurogénèse (création de nouveaux neurones) tout au long de la vie…
Directeur médical de la Maison des Adolescents du Calvados Enfant, j’ai été d’emblée fasciné par ce « tambour » qui moisissait dans un recoin du grenier. Lorsque je tapais dessus avec un bout de bois, le grésillement qui persistait après le coup m’électrisait. Je ne comprenais pas le sens de cette sorte de grille métallique rouillée tendue sur la peau de dessous. Mon père, auprès duquel je m’en étais enquis, me confia doctement qu’il ne s’agissait pas d’un tambour mais d’une caisse claire, élément central d’une batterie. Il rajouta, énigmatique, qu’il avait joué un peu de batterie quand « il était jeune ». Un objet de curiosité palpitante, une piste identificatoire paternelle, il n’en fallait pas plus pour m’indiquer une pseudo-identité différenciante : Je serai batteur…
Féru de musique rock, j’accompagnais souvent dans ma chambre, les morceaux de mes groupes « phares » du moment, Chicago Transit Authority, Deep Purple, Genesis, dès l’âge de 12 ans sur mon bureau, différentes boites en plastiques faisant office de fûts, ma lampe métallique servant de cymbale. J’ai l’habitude de dire que le jour d’achat de ma première batterie, j’avais 14 ans, est le plus beau jour de ma vie. Ma femme et ma fille en sont fort marries !! Toutefois mes premiers pas dans le tempo l’ont été au collège ou j’ai tenu, pendant une année scolaire, les timbales de l’Orchestre de notre collège-lycée.
Ensuite, une carrière de musicien amateur du lycée à la Faculté qui m’a conduit au sentiment d’avoir des vies parallèles, étudiant en médecine et musicien-baladin, et à l’école de Batterie Agostini à Paris.
Devenu pédopsychiatre à l’hôpital, j’ai mis en veilleuse mes aspirations musiciennes en favorisant toutefois les médiations à substrat musical (atelier contes et histoire sur fond d’ambiances de sons, écoute et imagerie émotionnelle) jusqu’à l’ouverture il y a une dizaine d’années d’un atelier, d’une fabrique musicale au sein de la Maison des Adolescents.
La musique est un vecteur d’émotions, un tapis volant de ressentis, une palette d’impressions permettant d’enrichir les associations au sens large, les liens entre les mots, les sons, les sens, un lubrifiant relationnel et de partage. Je pense qu’il n’est pas pour rien que tant de jeunes se « perdent », se noient dans un bain musical, parfois les oreilles obturées par un gros casque pour mieux se retrouver et atteindre l’autre rive. Il n’est pas pour rien que tant d’adolescents manifestent un engouement passionné pour la musique, déclarant parfois à l’emporte-pièce, « faire carrière dans le son », vouloir composer et « devenir… » Or, les pédopsychiatres que nous sommes, faisons un lien d’expérience et de continuité entre ces deux fantastiques périodes de développement de l’existence que sont la petite enfance et l’adolescence. Cela m’a donc semblé tout naturel d’intégrer le conseil scientifique d’une crèche sensorielle accordant une large place à la musique, aux sons et au chant dans les activités avec les enfants qu’ils reçoivent.
Patrick GENVRESSE,
Pédopsychiatre des Hôpitaux
J’ai rejoint le Comité Éveil de Pim Pam Pomme immédiatement séduit par le projet de cette crèche et par l’histoire de sa construction, l’histoire de la complicité de 2 amis en quête de changement, d’innovation, de liberté. Comment accompagner des parents, des enfants, des bébés sans ce sens des responsabilités et sans ce gout du changement ?
Et puis la musique bien sûr ! Dans ma propre vie, elle est passée devant presque tout.
La musique intuitive, la musique théorique, la musique exigeante, source de travail, de dépassement, la musique immédiate, vibratoire, émotionnelle, lien et lieu de partage.
Faire le cadeau de la musique à un enfant dans sa petite enfance c’est lui donner un compagnon pour la vie.
Alors participer en équipe à une réflexion sur ce grand sujet qu’est la musique dans la petite enfance, impossible de dire non !
Jean-Claude Meurisse
Musicien et pédopsychiatre
En tant que psychologue, travaillant au sein de chaque crèche Pim Pam Pomme, j’ai été conviée à rejoindre le Comité Éveil.
Cela fait sens pour moi, car je pratique le chant et j’en connais les bienfaits.
Sur le plan psychologique, le chant contribue à contenir psychiquement le bébé et le jeune enfant, tant sur le plan individuel (avec les berceuses), que sur le plan collectif. Il s’agit d’interactions universelles, dans la tradition orale, où les échanges se font tant sur le plan corporel que psychique, constituant des instants précieux, où l’enfant et l’adulte partagent un moment unique et privilégié. Cela participe également à une imprégnation langagière, faisant sens puisqu’inscrite dans une relation. Cette médiation contribue à imprégner l’enfant d’un bain de langage, vecteur de communication et facilitateur de l’expression des ressentis.
L’enfant y expérimente ce qui est semblable et ce qui est différent, car nous chantons tous des paroles communes, quelle que soit la langue, mais chacun de nous le partage de façon unique.
D’autre part, nous savons désormais que l’enfant se construit de manière multimodale. Le chant, la musique, ainsi que la découverte par les sens constituent un socle de connaissance de soi, de l’autre et de l’environnement, particulièrement nécessaires lors de la période sensori-motrice.
L’enfant est alors préparé à réaliser par la suite des expériences mulltisensorielles cohérentes , en rejouant ce qu’il a partagé avec l’adulte, lui permettant de développer une autonomie et une envie de découvrir le monde de façon sécure.
Marie-Pierre DUBOIS
Psychologue
Dans mon unité de recherche, nous étudions comment la mémoire se développe et la manière de lutter contre les maladies de la mémoire. Plus spécifiquement, nous montrons que la musique (sa pratique ou son écoute) est une activité stimulante pour la mémoire et produit des effets de neuroplasticités tout à fait remarquables. La neuroplasticité concerne à la fois comment une pratique répétée peut changer la manière dont le cerveau fonctionne (neuroplasticité fonctionnelle), déjà largement étudiée dès le milieu des années 1990, mais aussi comment ces heures d’entrainements modifient la configuration et la structure même du cerveau (neuroplasticité structurale), qui est étudiée depuis le début des années 2000 et la découverte concomitante chez l’animal et l’homme de l’existence de phénomènes de neurogénèse (création de nouveaux neurones) tout au long de la vie.
Qu’est-ce que la musique ? Pour l’Homme c’est clairement la transformation culturelle du monde sonore. Même en écoute ou en production solitaire, la musique pour l’Homme s’inscrit avant tout comme une expérience sociale car il a fallu que le petit d’Homme entende les chants de sa mère et la musique de sa culture pour que se construise dans son cerveau une compréhension de cet objet et son utilisation en tant que récompense individuelle. Ainsi, il faut très clairement inscrire les interventions musicales, à la crèche comme à l’hôpital, comme des interventions sensorielles et sociales. D’ailleurs, des études récentes montrent que les pratiques musicales, notamment en groupe, où l’on se synchronise ensemble sur de la musique, augmentent les capacités d’empathie des enfants, ces derniers étant plus à l’écoute des désirs et des émotions des autres grâce à ces expériences. Chez les enfants d’âge scolaire recevant des leçons de musique on observe des bénéfices dans les compétences en mathématiques du fait de l’organisation rythmique de la musique qui aiderait à la maitrise de la notion des fractions. Des études montrent aussi l’effet positif de leçons de musique basées sur du chant et la reproduction de rythme chez des enfants d’âge pré-scolaire (5-6 ans) lors d’une évaluation du Quotient Intellectuel (QI) et plus spécifiquement sur leur capacité de raisonnement verbal et de mémoire à court-terme.
Dans les services de néonatologie la musique a également trouvé sa place depuis quelques années. Bien évidemment l’utilisation de la musique lors des accouchements n’est certainement pas une nouveauté, mais en revanche de nombreuses interventions musicales à destination des bébés et en particulier nés prématurément ont fait leur apparition et ne cessent d’augmenter depuis les années 1990. Le rationnel de ces interventions a d’abord été largement empirique et avait pour objectifs principaux la diminution du stress des bébés et de concourir à renforcer les liens affectifs et de communication entre parents et enfants dans un environnement médical contraint. Si la satisfaction des parents et des soignants était au rendez-vous, notamment par leurs sentiments de bénéfices réels dans la qualité relationnelle et développementale obtenus via de tels interventions, la littérature scientifique restait largement en retrait, en raison notamment de difficultés de mesures objectives (comportementales et physiologiques), et de mise en place de protocoles standardisés pour faire de telles mesures, et du suivi de cohortes suffisamment nombreuses d’enfants. Des études récentes montrent globalement des bénéfices avérés dans la diminution de la douleur et du stress chez les bébés, ainsi qu’un neuro-développement favorisé, ou « normalisé », par de telles interventions. Des études de suivi internationales sont actuellement en cours et devraient permettre de préciser les bénéfices à long-terme que l’on pourrait attendre d’interventions musicales précoces. Effectivement, un des enjeux de ces recherches est de pouvoir affirmer que ces interventions musicales réduisent les risques de trajectoires neuro-développementales pathologiques comme l’autisme par exemple, ce que semblent démontrer des études récentes.
Ainsi, les activités sensorielles interactives proposées par Pim Pam Pomme contribuent au développement neurocognitif et social des tout petits, et les préparent en douceur à grandir et à s’épanouir.
Hervé PLATEL
Professeur en neuropsychologie